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jeudi 1 janvier 2015

Que 2015 nous conduise enfin vers l'ère de la Connaissance !




En cette période traditionnelle des voeux pour la nouvelle année, les sujets d'espérance sont nombreux et se bousculent. L'on aimerait que 2015 soit l'année du retour à une situation économique et sociale soutenable, que les décideurs politiques et économiques prennent enfin conscience de l'impérativité des enjeux écologiques, que notre société s'apaise dans sa quête d'identité et retrouve le goût du vivre-ensemble et du respect ; l'on espère, bien sûr, que cesseront toutes ces menaces géopolitiques, tous ces fondamentalismes qui ont déjà plongé une partie du monde dans la terreur, l'ignorance et le culte du crime. L'on rêve, encore et toujours, à plus de Paix sur Terre ; à davantage de Liberté et de Solidarité ; au respect universel de la Dignité des Hommes, de tous les Hommes où qu'ils soient, quoi qu'ils pensent, et quoi qu'ils fassent. En somme, nous aspirons à ce que l'an qui vient puisse concrétiser ne serait-ce qu'une infime portion (nous nous en contenterons) de ces espoirs un peu utopiques que les années échues ont, évidemment, déçu.

Tout en m'associant à la reformulation de ces espérances récurrentes, j'insisterai particulièrement sur l'une d'entre elles qui, bien que rarement énoncée de façon explicite, est indiscutablement sous-jacente à toutes les autres : que 2015 soit l'année d'un retour massif à l'éducation, à la culture, à la saine curiosité des autres et, ultime dessein, à un peu plus d'esprit critique


Car singulièrement notre époque qui (dit-on) est celle de l'information sur tout et pour tous, souffre cruellement d'un défaut de toutes ces qualités. L'on tient pour vrai ce que les médias et quelques polémistes avides de célébrité nous martèlent quotidiennement, sans que nous nous rendions compte qu'il ne s'agit là que de synthèses, de raccourcis de pensées, de présentations subjectives de faits, d'informations souvent travesties pour être vectrices de sensations (les "buzz"), voire de postures idéologiques plus ou moins subliminales. Nous apprenons le monde à travers Facebook, Youtube et les J.T.. Nous consommons l'information comme nous consommons du fast-food, sans analyse, sans contradiction, sans en rechercher ni l'essentiel, ni les insuffisances, surtout pas les nuances, et encore moins la façon dont elle s'inscrit dans la complexité plus générale de la Connaissance. 

Nous ne pensons plus. Nous relayons et faisons notres les postures de quelques uns, simplistes, sensationnelles, polémiques, vides de sens et désincarnées du mouvement général des Idées. 

Surtout - et voilà bien l'origine des maux de notre époque - nous répugnons à admettre la notion même de nuance. L'information qui nous parvient du "système" est présentée de façon binaire - bien/mal, juste/injuste, vrai/faux... - parce que les médias (pour mieux vendre leurs espaces publicitaires) cherchent à nous tenir en haleine avec des choses simples en apparence, susceptibles de stimuler l'intensité de nos instincts et de nos pulsions. Elles sont nos drogues quotidiennes, toutes ces formes primaires et fabriquées de peurs, de colères, d'indignations, de peines, mais aussi de joies, de soulagements et d'amour. Il n'y a là plus de place pour la Raison. Il n'y a là plus aucun espoir pour la Tolérance, la Prudence et la Tempérance. Notre monde, désormais artificiel, devient celui des jugements hâtifs, fondés sur des valeurs mensongères, un monde où l'Individu n'est plus que la chose d'une dictature morale, un automate que l'on manipule à coups de culpabilités et de ressentiments. 

"Ils ont maintenant tout à fait monopolisé la vertu, ces faibles, ces malades incurables, point de doute : « nous seuls, nous sommes les bons, les justes, disent-ils, nous seuls, nous sommes les homines bonae voluntatis ». Ils vont parmi nous comme des reproches vivants destinés à nous avertir […]. Parmi eux, on rencontre, en foule, des vindicatifs déguisés en juges qui ont éternellement, comme une bave empoisonnée, le mot « justice » à la bouche." (Nietzsche, La généalogie de la Morale). 


Alors oui, pour cette nouvelle année, je ne formulerai réellement qu'un seul voeu : 

Que nos choix soient, de nouveau, fondés sur ce que nous pensons et non plus sur ce que d'autres veulent que nous ressentions, 

Que nous retournions dans nos bibliothèques, dans nos musées, dans nos auditorium, pour y (re)découvrir les Arts et les Cultures et tout ce qu'ils nous enseignent sur le monde tel qu'il est, et non tel que les médias veulent qu'il soit, 

Que nous (re)découvrions les plaisirs de l'esprit critique, de la nuance, du contradictoire, de la recherche et du progrès de nos pensées, 

Bref que 2015 soit, pour chacune et chacun d'entre nous, le début d'une nouvelle ère, l'ère de la "Connaissance" subrogeant celle de "l'Information" !







  

      
    

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